Lorsque le nerf est comprimé ou lésé, il déclenche une douleur ressentie comme un courant électrique pouvant descendre des lombaires au pied. On parle ainsi d’une irradiation nerveuse.
Généralement, les compressions du nerf sciatique peuvent être causées :
- Soit de l’arthrose située sur les articulations zygapophysaires ;
- Soit par une discopathie qui entraine une compression de la racine nerf lors de sa sortie de la moelle épinière (on parle de radiculalgie) ;
- Soit par un système musculaire et aponévrotique trop contraint perturbant le passage du nerf (on parle alors de névralgie tronquée ou de neuropathie tronculaire).
Il existe bien entendu d’autres raisons mais ces trois points sont ceux qui sont le plus souvent rencontrés dans les cabinets d’ostéopathie.
Pour bien comprendre:
La radiculalgie est la douleur issue de la compression d’une racine nerveuse. Cette compression peut être due à de l’arthrose vertébrale, à une hernie discale créant un conflit disco-radiculaire ou même à des affections d’origine inflammatoire, infectieuse ou tumorale.
La neuropathie tronculaire est une souffrance nerveuse provenant de la compression d’un nerf sur son trajet. Elle peut être la conséquence d’une pathologie organique se développant à proximité du nerf ou de lésions traumatiques, voire microtraumatiques. Parmi ces compressions, on retrouve des compressions nerveuses. Ce trouble est fréquent et on parle alors de syndrome canalaire (dont les plus connus sont le canal carpien pour le nerf médian, le syndrome du piriforme pour le nerf sciatique et le syndrome de la traversée cervico-thoraco-brachiale).
Que fait l’ostéopathe?
Pour s’aider à mieux les différencier, l’ostéopathe utilise les informations provenant de l’interrogatoire et affine ainsi son étiologie.
Si la douleur, aiguë, est apparue brutalement, à la suite d’un traumatisme ou d’un effort de port de charge important (comme un déménagement), il suspectera d’abord une discopathie ou une compression musculaire.
A contrario, si la douleur, chronique, est apparue progressivement, sans facteurs déclenchant, a une évolution lente et est accompagnée d’un dérouillage matinal (temps nécessaire au réveil pour « dérouiller » des articulations « enraidies »), il suspectera plutôt un phénomène arthrosique.
Attention, l’étiologie et la compréhension du phénomène douloureux ne sont pas nécessairement si évidentes et peuvent parfois être mixtes ou trompeuses.
L’ostéopathe part alors à la recherche de critères de gravité lui indiquant que la prise en charge ostéopathique peut-être déconseillée. Pour cela, il réalise un examen des fonctions neurologique afin d’évaluer la force de vos membres inférieurs, leurs sensibilités ainsi que leurs réflexes. Lorsque cet examen neurologique s’avère négatif (signe que l’ostéopathe n’a pas trouvé de critères de gravité et qu’il peut effectuer son traitement), sa conduite va être de mettre en évidence la région où le nerf sciatique est comprimé.
En cas de doute, il n’hésite pas à renvoyer le patient chez son médecin afin qu’il lui prescrive des examens complémentaires.
- S’il suspecte que la compression est due à de l’arthrose, l’ostéopathe veillera à soulager les contraintes mécaniques qui ont pu entraîner ou aggraver le phénomène arthrosique avec le temps et ainsi participer à drainer l’inflammation locale qui irrite le nerf.
- S’il suspecte que la compression est due à une discopathie : il prendra en charge les dysfonctions ostéopathiques et ainsi diminuera les contraintes s’exerçant sur le disque abîmé.
- S’il estime que la compression est réalisée par un système musculaire trop contracté, il travaillera sur les régions dysfonctionnelles en rapport avec ce muscle et le libérera de ses contraintes mécaniques.